samedi 27 novembre 2010

Mortelles voyelles, de Gilles Schlesser

Mortelles voyelles
Le thème du manuscrit d'assassin m'a toujours plu. Le roman policier qui décrit des crimes réels... Brrrr ! On peut l'envisager de différentes manières. Un tueur plus ou moins psychopathe (pléonasme ?) qui s'inspire d'un roman pour commettre ses crimes, par exemple. Ou bien un assassin qui relate ses propres exploits. Ou encore un auteur "perfectionniste" qui tue uniquement à des fins d'expérimentation, pour que les scènes de meurtre de ses romans fassent "vraies".
Il y a un peu de tout ça dans Mortelles voyelles. Un vieux manuscrit (à l'ancienne, tapé à la machine) échoue "par hasard" entre les mains d'un journaliste assez original qui répond au curieux prénom d'Oxymor (comme oxymoron...). Le manuscrit semble à Oxymor assez bizarre, il ne sait pas trop pourquoi, et il décide de le soumettre à un ami éditeur (une caricature réussie, celui-là, au passage). À partir de là, on va suivre non pas une mais trois intrigues : qui a assassiné le clochard ayant déniché le manuscrit ? qui est l'auteur de ce "A noir" ? et surtout quel est le mytère enfoui dans ces quelque deux cents pages vite devenues un succès de librairie ? Chut...
L'écriture est plaisante, les personnages vrais, les dialogues réalistes et l'intrigue tient la route. Mais c'est finalement ce "A noir" qui est le vrai héros (devinez quel prix il va recevoir !), avec ses bizarreries oulipiennes qui nous font découvrir ou redécouvrir, en suivant le personnage principal (un journaliste-auteur-râleur qui fait craquer les filles en faisant tout ce qu'il faut "contre"), un univers "mathématico-linguistique" très sympathique.
Mortelles voyelles est publié dans la collection Noir 7.5 des éditions Parigramme (la collection qui contient, entre autres, le remarqué Aux malheurs des Dames de Lalie Walker).

1 commentaire:

  1. Je vois qu'on est sur la même longueur d'ondes sur ce coup-là.
    Très belle découverte pour ma part. Je suis bien content d'être tombé sur ce bouquin.
    Il se trouve que j'aime assez les figures de styles et les délires oulipiens donc cette partie-là m'a beaucoup plu aussi.
    Sur ce, je vais prendre la porte et un goûter.

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