Vice repetita


Un matin d’hiver, le corps d’une jeune femme est retrouvé en vallée de Chevreuse. L’instruction est rondement menée. Un homme est arrêté, son ADN a parlé. Pourtant le violeur assassin nie en bloc, y compris l’évidence.
L’affaire va prendre une tournure inattendue ; un marginal avoue ce crime et vient semer le trouble. Des zones d’ombre laissent planer le doute. Que masquent-elles ? Ou plutôt qui ? Derrière les apparences, la piste des certitudes ne serait-elle qu’un trompe-l’œil ? Cela se pourrait bien : d’Etretat à Rambouillet, le plus court chemin n’est pas forcément la ligne droite… Des années s’écouleront avant que la sagacité d’un étudiant à l’Ecole nationale de la magistrature ne fasse jaillir l’étincelle de vérité.
Pour le meilleur, comme pour le pire…

Dans cette intrigue au cordeau, Hervé Sard nous promène à travers le temps dans une quête de vérité libérant les consciences criminelles.

Version brochée sur :





Version numérique sur :


Initialement paru aux éditions Krakoen (2007) 

Avant-propos.

Notre narrateur navigue dans le temps. Il est le rapporteur de cette enquête qu'il se remémore parfois, qu'il vit au présent à d'autres moments. Hervé Sard nous entraîne dans une réflexion sur la fragilité de la justice des hommes dans une construction savamment orchestrée où il fait preuve d'une science consommée du dialogue; celui-ci sonne juste et vient trancher le ton général du récit, tout de sobriété. L'auteur nous conduit après maints aller-retour du passé au présent et vice versa, jusqu'au bout du souvenir, jusqu'au bout de cette histoire criminelle d'une improbable rédemption. Point de jugement, plutôt une observation, faite à distance, du devoir de justice. "Il ne faut pas confondre vérité et certitude. Encore moins certitude et conviction, ou conviction et apparence. Tu vois : de l'apparence à la vérité le chemin est long..." Une écriture tout en subtilité, pleine de retenue, qui montre pourtant la violence, la souffrance, avec beaucoup de justesse. Une intrigue haletante, une écriture qui sert l'intrigue, une structure narrative originale, en résumé un grand polar.

(par courtoisie de Patrick Galmel)
Vice repetita figure parmi les sélections "Crimes de l'année" 2008 de la BILIPO (BIbliothèque des LIterratures POlicières de la ville de Paris).
Coup de coeur de l'édition 2010 du festival Mauves en Noir.

Chroniques

L'oiseau livre (octobre 2014)
[...] Une intrigue très "Sardienne" et les personnages qui vont avec. Drôles, attachants,insolites, charismatiques.[...]
Rayon polar (Claude le Nocher - Janvier 2007)
Ce soir de février 2004 en Vallée de Chevreuse, il pleut dru sur le Chemin du Puits, dans le Bois Maudit. Le lendemain, on y découvre le cadavre de Sophie David, étudiante aux Beaux-Arts. L’assassin l’a violé et tuée, laissant plusieurs indices. Le commissaire Landier va les exploiter. Il interroge les voisins, paysans à l’ancienne, dont le fils est un simple d’esprit. Il s’intéresse vite à François Leyrat, habitant tout près, qui possède une galerie d’art parisienne. Ce dandy connaissait bien Sophie. Il n’a pas d’alibi sérieux.

L’ADN du sperme et des cheveux noirs fournit une preuve absolue, accablante contre Leyrat. Il nie tout, se justifie peu, essaie de trouver une autre explication. Cette chaussure traînant sur le lieu du crime, c’est une piste non explorée. Jugé pour complicité, Leyrat est condamné à quinze ans… En mai 2008, un vagabond nommé Emile est arrêté. Il admet avoir été témoin du meurtre de Sophie. Sa version reste douteuse. « Entre un ivrogne qui ne se souvient pas du crime, et Leyrat qui ne veut rien dire… » le commissaire est sceptique.

Après un procès à spectacle, Emile va finir ses jours en prison. Le dossier est clos. Pourtant, le policier se demande s’il existe un 3e homme, ce que croit Leyrat. Ou si celui-ci n’a cherché qu’à préserver son image de dandy… En 2016, l'affaire est relancéee...

C’est l’histoire d’une enquête qui n’aboutit pas, d’un dossier incomplet. Le policier-narrateur n’est ni incompétent, ni stupide. Il envisage beaucoup d’hypothèses crédibles. Mais il bute sur des évidences trop simples, sur les certitudes définitives de l’ADN. Quant au récit du vagabond, qu’il sait relatif, il s’en tient au scénario plausible. S’il s’agit d’erreur judiciaire, l’auteur évite d’être démonstratif. Il cultive le doute et le suspense. L’idée de projeter l’affaire dans l’avenir (sans que ce soit de la Science-Fiction) est très plaisante. Un captivant roman, fluide et énigmatique.
Bibliotheca - Mai 2007
En 2050 un vieil homme mort dans un hôpital laissant derrière un message bien étrange. Il y avoue un crime qui s'est passé il y a près d'un demi-siècle.

En 2004 la Vallée de la Chevreuse, un paisible coin de campagne à quarante kilomètres au sud de Paris, est le théâtre d'un crime atroce. Une jeune femme est violée et assassinée. Son cadavre sera retrouvé le lendemain, abandonné dans le Bois Maudit. La police arrive sur les lieux et commence directement son enquête. Une fouille des lieux permet à la police de rassembler un grand d'indices (traces de sperme, cheveux, mégot, ...) qui, grâce à l'analyse ADN, vont vite confondre l'un des suspects: François Leyrat. Ce dernier cependant, malgré les preuves, ne cesse de clamer son innocence. Mais les preuves sont irréfutables et François Leyrat sera vite condamné à trente ans de d'enfermement. Le commissaire chargé de l'enquête continue cependant de s'interroger. Quelque chose ne tourne pas. Et si les preuves scientifiques pouvaient se tromper? Y avait-il peut-être quelqu'un d'autre dans le coup? Les années passent et un autre rebondissement viendra infirmer le jugement basé sur la preuve scientifique. Et contre toute attente, François Leyrat continuera toujours de nier les faits. Et si effectivement Leyrat avait raison envers et contre tout? Le temps apportera peut-être la solution à ce mystère.

Et si la preuve scientifique pouvait se tromper? L'écrivain français Hervé Sard va nous le démontrer dans cet excellent et très passionnant roman Vice Repetita, roman qui ne laissera aucun lecteur indifférent. L'intrigue paraît au début plutôt simple. Un meurtre, des indices qui deviennent vite des preuves indéniables et qui vont facilement accabler un suspect. Donc à priori rien de bien intéressant, sauf que Hervé Sard nous prévient dès le premier chapitre qu'il y aura erreur judiciaire, le véritable coupable s'en sortira pour témoigner de son crime cinquante plus tard. Le lecteur se perd alors: les preuves sont là, mais le crime n'est pas résolu. "Derrière les apparences, la piste des certitudes ne serait-elle pas qu'un trompe l’œil". Le narrateur, le commissaire chargé de l'enquête à ses débuts, raconte cette histoire à travers le temps tantôt en tant qu'acteur tantôt en tant que simple témoin lors de chaque rebondissement que connaîtra l'affaire dans les années à venir. Tout semble si logique et pourtant il y a quelque chose qui ne va, quelque chose d'insondable et pourtant à portée de main. Le roman est construit comme un véritable roman à énigme, tout élément a une raison d'être et contribuera à la résolution de l'énigme. Certains lecteurs comprendront peut-être même un peu trop vite le fin mot de l'histoire. Mais même dans ce cas, le roman reste toujours passionnant, parce qu'encore faut-il comprendre comment on en arrive là, et le lecteur restera accroché du début jusqu'à la fin. Mais s'agit-il réellement d'un roman policier? Certainement pas au sens classique du terme. Hervé Sard tente ici de casser la logique du polar qui veut qu'une enquête avec ses indices et ses preuves mène forcément par a plus b à la solution de l'énigme. Or, dans la réalité, cette logique policière se désarme très vite lorsque le hasard vient perturber l'intrigue. La méthode policière classique et rationnelle n'arrivera pas à démêler l'affaire, et cela jusqu'à la fin. Ce roman par cet aspect rappelle fortement les romans (anti-?)policiers de l'écrivain suisse Friedrich Dürrenmatt, notamment Le Juge et son bourreau (Der Richter und sein Henker, 1950) ou plus encore La promesse (Das Versprechen, 1958) dans lequel la vérité sera également révélée par un témoin essentiel juste avant sa mort des années après l'échec de l'enquête policière.

Le style d'écriture est très simple, sobre, se contentant du minimum, mais reste toujours efficace. Il n'y a pas de superflu, l'auteur ayant parfaitement travaillé tous les éléments de son récit, en cultivant le doute et le suspense jusqu'au bout, et on sent cette volonté de na pas vouloir tromper le lecteur avec des faux-semblants. Tout est mené avec brio, seuls peut-être deux passages, dont l'interrogatoire du personnage de Emile Bourdon lors de son procès, sont un peu longs et moins bons.

Vice repetita est un roman policier très prenant à découvrir de toute urgence.
Polars Pourpres.

Pol'Art Noir
La vallée de Chevreuse, un havre de verdure à quarante kilomètres de Paris, est le cadre du drame qui sert de colonne vertébrale à ce roman, une parenthèse de calme à portée de périphérique, une parenthèse où, en février 2004, le temps s'est arrêté...
Belle entame qui entraine de suite le lecteur dans l'intrigue, qui lui donne envie de tourner les pages, d'aller plus vite, tout en lui révélant d'entrée le fin mot de l'histoire. Une écriture toute en subtilité, pleine de retenue, qui montre pourtant la violence, la souffrance, avec beaucoup de justesse. 
Hervé Sard nous présente tout d'abord sa victime, violée puis assassinée au détour d'un sentier de forêt. Puis bien vite apparaît le commissaire Landier, homme au calme olympien qui analyse, avec beaucoup de distance, les éléments découverts. Les indices sont nombreux, concordants, les présomptions se font conviction et un homme, François Petiau, sera condamné pour complicité dans ce crime qu'il nie farouchement.
Hervé Sard nous donne un narrateur qui navigue dans le temps. Il est le rapporteur de cette enquête qu'il se remémore parfois, qu'il vit au présent à d'autres moments. Il s'agirait presque de la confession d'un homme qui n'a pas su aller au bout de la vérité :
"Il ne faut pas confondre vérité et certitude. Encore moins certitude et conviction, ou conviction et apparence. Tu vois : de l'apparence à la vérité le chemin est long..."
L'auteur nous entraine dans une réflexion sur la fragilité de la justice dans une construction savamment orchestrée où il fait preuve, à plusieurs reprises, d'une science consommée du dialogue qui sonne juste et vient trancher le ton général du récit, tout de sobriété. Le procès d'un clochard lié à l'affaire est l'occasion d'un morceau d'anthologie, une tirade aux accents truculents où l'homme, emporté pas ses élans gaulois, assène ses quatre vérités au juge et à sa cour. Jubilatoire...
Un voyage qui se fait dans le temps, jusqu'au bout du souvenir, jusqu'à une improbable rédemption. Point de jugement, plutôt une observation, faite à distance, du devoir de justice.
Chroniques de l'imaginaire
Il pleut énormément, c'est le déluge ! Un cri déchire le bois maudit : celui d'une jeune femme qui après avoir été violée se fait assassiner. Cinquante ans après, un vieillard mort laissant son témoignage de ce qui s'est réellement passé ce jeudi-là, et pour disculper celui qui aura passé toute sa vie en prison à cause de son crime parfait.
En 2004, quand le corps de Sophie David est retrouvé dans le chemin du bois maudit, c'est une enquête d'une simplicité déroutante qui s'offre aux enquêteurs. Tout désigne François Leyrat : ses cheveux, son sperme, son emploi du temps, sa maison juste à côté ! Et lui se mure dans un silence étrange. Au départ il a ,bien essayé de nier mais la science prouvait sa culpabilité.
Quelques années plus tard c'est le second acteur de cette scène macabre qui est arrêté. Il est clair que Mimi le Gros, vagabond et alcoolique a violé la jeune fille mais on ne comprend toujours pas ce qui a pu se passer dans la tête de Leyrat qui pourtant avait une vie sans reproche. L'enquêteur ne comprend pas, et comprend encore moins quand, à sa sortie de prison douze ans après, Leyrat assassine son ancienne maitresse. Ce n'est que la lettre testament du véritable assassin qui lèvera le voile sur cette étrange affaire qui n'aura jamais été résolu par la justice.
Un polar ? Non plus que cela encore. En collaboration avec l'enquêteur-narrateur le lecteur cherche le véritable assassin car il est prévenu dès les premières pages que le jugement sera une erreur judiciaire. Qui a violée et tuée Sophie ? Pourquoi ? Devine espère. Mais oui, mais bien sûr, mais voila le vrai coupable quand au détour d'une phrase il comprend qu'il s'est encore trompé. La lecture est rapide de part l'écriture et l'envie de découvrir l'assassin mais surtout son mobile et les circonstances de cet acte criminel.
Le récit est mené avec brio par Hervé Sard (auteur déjà lu dans Fenêtres sur court), des personnages terriblement crédibles dans leur rôle, François Leyrat pourrait être votre ami, votre voisin, vous. Tout comme Sophie ! Et cette erreur judiciaire peut arriver à n'importe qui, est sûrement déjà arrivée, il y a tant d'exemples comme celui de Patrick Dils ou encore le doute qui subsiste toujours dans l'affaire du pull-over rouge. Alors fiction ou pas ? En tout cas un très bon moment de lecture, merci Laurence pour cette merveilleuse idée de faire tourner un livre. Car si ce livre est arrivé entre mes mains c'est grâce à l'initiative de Laurence, de Biblioblog qui a lâché se livre dans la nature afin d'en faire profiter les habitués et rédacteurs de son blog.
Passion Bouquins.